Baruch Shalom Ha-Levi Ashlag (Rabash)
Quand est-on appelé « un serviteur du Créateur » dans le travail?
Article 18, 1988
Le Zohar (Tazria, point 10) s’interroge sur le verset : « Quand une femme conçoit et met au monde un garçon » Rabbi Aha dit : « Et met au monde un garçon ». Puisqu’elle conçoit, accouche-t-elle aussi ? Après tout, cela dépend de la grossesse. Ce verset aurait dû dire : « Si une femme est enceinte, elle met au monde un garçon. » Qu’est-ce que « Si elle conçoit, elle met au monde » ? Rabbi Yossi a dit : « Du jour de la conception et de la fécondation jusqu’au jour de l’accouchement, une femme n’a pas un mot dans sa bouche sauf son enfant, que ce soit un garçon. C’est pourquoi il est écrit : « quand une femme conçoit et met au monde garçon ».
Nous devons comprendre ce que cela signifie que la femme dit : « Du jour de la conception et de la fécondation jusqu’au jour de l’accouchement, une femme n’a pas un mot dans sa bouche, sauf son enfant, que ce soit un garçon », et que c’est pourquoi le verset dit : « Si une femme conçoit. » Que nous apporte cette connaissance ?
Certes, il y a des réponses au sens littéral. Mais nous expliquerons dans le travail, quelle est l’importance pour une femme de s’inquiéter si son enfant sera un garçon dès qu’elle concevra. Premièrement, nous devons savoir ce qu’est la conception dans le travail. Dans la vie, nous voyons que lorsque nous semons une graine dans le sol, la graine pourrit dans le sol, puis produit une récolte qui fera vivre les gens. C’est-à-dire que les graines nous apportent de la nourriture. Si une personne n’a pas semé une graine, elle ne récoltera certainement pas, comme il est écrit : « Ceux qui sèment en larmes récolteront en chantant ».
Qu’est-ce que semer dans le travail du Créateur ? Nous devrions interpréter qu’il y a deux forces en l’homme : 1) la force du don sans réserve, qui est ce que l’homme veut donner aux autres, et 2) la force de la réception, c’est-à-dire vouloir recevoir des autres et profiter pour soi-même. Quelle que soit la force qu’il veut annuler, cela s’appelle « semer ». Il met cette force dans le sol, comme lorsqu’il sème des graines dans le sol pour qu’elles pourrissent. Ensuite, elles disparaissent dans la terre et produiront plus tard des récoltes pour manger et pour alimenter et maintenir la vie du monde.
De même, dans le travail, lorsqu’une personne veut annuler le désir de recevoir pour elle-même, cela s’appelle mettre dans le sol, comme voulant l’annuler « comme la poussière de la terre », et que le désir de donner en sortira. Une « femme » est appelée « désir de recevoir pour soi ». En voulant l’annuler et le déraciner du monde, le désir de donner sans réserve sort d’elle, ce qui donne nourriture, vie et paix au monde, car à travers le Kli [récipient] du désir de donner, appelé « équivalence de forme », nous recevons le délice et le plaisir que le Créateur veut donner aux créatures. C’est comme il est écrit : « quand une femme conçoit et met au monde un garçon. » C’est-à-dire qu’en enterrant les récipients de réception, le désir de donner sans réserve en émerge, qui est un garçon.
Cependant, le garçon ne naît pas une fois semé. Mais, il faut neuf mois de grossesse. Dans le travail, on les appelle « montées et descentes ». Parfois, une pluie battante tombe et arrache toutes les graines du sol. Dans le travail, cela s’appelle l’arrivée des « eaux maléfiques », qui sont Mi [qui] et Ma [quel], et Mi et Ma ensemble s’appellent Mayim [eaux], qui font sortir toutes les graines du sol.
C’est-à-dire qu’après avoir jeté plusieurs fois au sol le désir de recevoir pour lui-même, les pensées de « qui » et « quel », où « qui » est l’argument de Pharaon, qui a dit : « Qui est le Seigneur pour j’obéisse à sa voix ? » et « quel » est l’argument du méchant, qui demande : « Quel est ce travail pour vous ? » Ces pensées reprennent les graines qui étaient dans la terre dans l’humiliation et la bassesse les plus totales et nous les relevons et voulons à nouveau utiliser ces Kélim [récipients], qui sont des récipients de réception. Et nous n’avons pas à espérer avoir de quoi vivre avec l’abondance qui devrait alimenter la vie spirituelle. Mais nous n’avons pas les Kélim pour recevoir l’abondance, car il n’y a pas de lumière sans Kli.
Cependant, par la suite, un autre réveil d’en haut arrive à une personne et elle recommence à féconder la « femme » en elle, appelé « désir de recevoir pour elle-même ». Elle l’enterre à nouveau dans le sol, et une fois de plus vient un vent mauvais ou des inondations, et ainsi de suite. Cela provoque de nombreuses ascensions et descentes, et cela est considéré comme ce qui est écrit : « Ceux qui sèment en larmes ». Ils pleurent parce qu’il leur semble qu’ils sont toujours au même degré auquel ils ont commencé à entrer au service du Créateur.
Il s’avère que lorsqu’ils sont sur le point de reconcevoir, ils sèment en larmes parce qu’ils voient qu’ils repartent du même endroit et qu’ils n’avancent jamais d’un pas. Au contraire, ils voient qu’ils reculent. Par conséquent, toutes leurs graines sont en larmes.
Nous avons déjà parlé de la raison pour laquelle le Créateur a fait en sorte qu’il y ait de nombreuses ascensions et descentes, c’est-à-dire qui en profite ? La réponse est que c’est dans l’intérêt de l’homme, puisqu’il n’y a pas de lumière sans Kli, c’est-à-dire pas de satisfaction sans manque. Et puisque le Créateur veut que l’homme ait besoin d’aide d’en haut, puisque par l’aide, le Créateur lui donne l’illumination d’en haut, nous considérons qu’à chaque fois, il reçoit une Kedousha supplémentaire. Ainsi, à la fin de son travail, après avoir atteint un plus grand manque à chaque fois, une personne reçoit une âme sainte d’en haut. Par cela, il est récompensé d’être en permanence dans la Kedousha, comme le dit le Zohar, « Celui qui vient se purifier est aidé. » Avec quoi ? Le Zohar dit « avec une âme sainte », et tout cela lui est arrivé par des ascensions et des descentes.
Par cela, nous comprendrons pourquoi précisément « Ceux qui sèment en larmes, récolteront en chantant. » C’est parce qu’ils sèment en larmes, c’est-à-dire qu’à chaque fois, il voit qu’il doit recommencer à semer, comme si jusqu’à présent il n’avait rien fait. Il voit que le temps avance et qu’il recule, lui causant chagrin et souffrance. Par cela, il aura constamment davantage besoin de l’aide du Créateur.
Cela signifie qu’à chaque fois, il voit à quel point il est incapable de sortir de l’amour-propre, sauf par un miracle venu du ciel. De toute cette souffrance, un vrai besoin et Kli se créent en lui, ce qui signifie qu’il voit maintenant ce qui est écrit (Psaumes 127), « Si l’Eternel ne bâtit une maison, ceux qui l’ont bâtie ont travaillé en vain. » Seul le Créateur peut aider.
Il s’avère que spécifiquement à travers « Ceux qui sèment en larmes », une personne peut obtenir le besoin du salut du Créateur, car alors « récolteront en chantant » devient réalité. Semer signifie faire le Kli, et récolter signifie recevoir la lumière. C’est-à-dire que la lumière entre dans le Kli. Cela signifie que lorsque le manque est satisfait, cela s’appelle « récolter ».
Par conséquent, nous devrions interpréter ce que dit le Zohar : « Du jour de la conception et de la fécondation jusqu’au jour de l’accouchement, une femme n’a pas un mot dans sa bouche sauf son enfant, que ce soit un garçon. » Nous avons demandé : Qu’est-ce que cela vient nous apprendre dans le travail ? Lorsqu’une personne commence le travail sacré, pour le rendre pur, ce qui signifie qu’elle travaille pour le Créateur et non dans son propre intérêt, cette personne est appelée « quand une femme conçoit ».
Cela signifie que le début de son travail est qu’elle veut enterrer la qualité de Noukva [femelle/féminine], appelée « une femme ». Elle sème ce désir dans le sol comme on sème des graines dans le sol. Par là, de la nourriture pousse pour alimenter les créatures. De même, en semant le désir de recevoir pour soi dans le sol, il pourrira, c’est-à-dire que l’utilisation du désir de recevoir s’annulera si elle est sans intention de donner, et elle ne l’utilisera qu’à condition qu’elle puisse recevoir pour donner, alors « elle met au monde un garçon ». C’est-à-dire qu’elle est récompensée de la qualité « masculine », ce qui signifie qu’elle a la force de travailler pour le Créateur et non dans son propre intérêt.
Cependant, tout ne pousse pas d’un coup, après avoir semé la graine dans le sol. Mais comme dans la vie, il y a parfois des pluies torrentielles qui inondent toute la région, et toutes les graines sortent avant même qu’elles ne se décomposent dans le sol. Il en va de même dans le travail : une personne veut immédiatement que la graine plantée pousse, c’est-à-dire que la qualité de mâle grandisse : être récompensée du désir de donner instantanément.
Mais puisque l’ordre est qu’il est impossible d’aller contre la nature en une seule fois, puisque l’homme est né avec le désir de recevoir pour lui-même, il y a donc toujours la question du surpassement, c’est-à-dire qu’à chaque fois, une personne commence à surmonter l’état de descente. Après que les vents du monde ont soufflé et ont fait sortir les graines du sol, et que les « vents du monde » sont des pensées étrangères à l’esprit de Kedousha, appelé « désir de donner », une personne doit alors se dépasser et semer à nouveau le désir de recevoir pour lui-même dans le sol.
Et à chaque fois, il se dit : « Maintenant, j’aurai certainement un garçon. » C’est-à-dire qu’Adama [sol/terre] vient des mots Adamé la Elyon [Je ressemblerai au supérieur], signifiant équivalence de forme, qui est la qualité masculine. La femme, qui est le désir de recevoir, s’annulera devant le « Je ressemblerai au supérieur ». Nous devrions interpréter ce que dit le Zohar : « quand une femme conçoit, du jour de la conception et la fécondation jusqu’au jour de l’accouchement, une femme n’a pas un mot dans sa bouche sauf son enfant, que ce soit un garçon ». C’est-à-dire que chaque fois qu’une personne se dépasse, elle doit être certaine qu’elle sera désormais récompensée de la qualité de mâle.
Il s’avère qu’à chaque graine, l’intention est uniquement d’être un homme. Sinon, si son intention n’est pas d’être un mâle, et cela ne veut pas dire qu’il a semé quelque chose. Il est écrit (Ecclésiaste 11 : 4), « Celui qui garde le vent ne sèmera pas ». Sporno interprète ceci comme suit : « ‘Celui qui garde le vent ne sèmera pas.’ Même si parfois la graine est perdue dans la tempête de vent, qui la disperse, nous ne devons pas nous empêcher de semer parce que cela nous inquiète. »
Nous devons interpréter ses paroles dans le travail. Une personne voit qu’elle a beaucoup de descentes, et à de nombreuses reprises elle a vaincu et semé, et n’a pas regardé le vent, c’est-à-dire les pensées étrangères, appelées « vents du monde », les dispersant. Et comme il le dit, « ne regarde pas la tempête de vent », puisqu’elle est la Klipa la plus dure, à l’opposé du monde d’Assiya, comme dit le ARI, dont le désir est de disperser toutes les graines qui mettent le désir de recevoir en terre, car c’est contre son désir. Par conséquent, l’écrit dit que nous ne devons pas regarder ce vent, qui veut disperser les graines, mais se dépasser et ne pas s’empêcher de semer, et nous devons croire en le Créateur, que « le salut de l’Eternel est en un clin d’œil. »
Le Baal HaSoulam a interprété « Celui qui garde le vent ne sèmera pas » signifie qu’il ne faut pas dire : « Je ne peux rien faire mais j’attends que le Créateur m’envoie l’esprit d’en haut, et alors j’aurai la force de travailler. En attendant, je m’assois et j’attends. L’écrit dit à ce sujet « garde le vent », du verset « Et son père a gardé la chose », ce qui signifie que celui qui s’assied et attend ne sèmera jamais. Mais, une personne doit donner « un réveil d’en bas », et de là arrive « un réveil d’en haut ». C’est comme nos sages l’ont dit : « Celui qui vient se purifier est aidé ». Néanmoins, la personne doit commencer.
Nous pouvons maintenant interpréter ce qui est écrit (Malachie 2) : « Si vous n’écoutez pas, et si vous ne prenez pas à cœur d’honorer mon nom, j’enverrai la malédiction sur vous. Je réprimanderai votre semence et je répandrai des excréments sur vos visages ». L’Even Ezra interprète cela comme suit : « Je réprimanderai la graine pour qu’elle ne pousse pas, car ma table est vide ». Le Metzoudat David interprète cela comme « Je vous avertis. A cause de vous, je réprimanderai la graine pour qu’elle ne pousse pas. ‘Et je répandrai des excréments sur vos visages’, je répandrai du fumier sur vos visages. Il répète et interprète : « Le fumier des bêtes que vous me sacrifiez, qui est la chose la plus répugnante de la bête, je le répandrai pour vous humilier, de la même manière que vous humiliez mon nom. »
Nous devrions interpréter ceci que dans le travail : quand nous semons une graine dans le sol pour qu’elle se décompose et disparaît dans le sol, ceci est considéré « Je ressemblerai au supérieur », de sorte qu’un mâle [garçon] poussera de cette graine. Mais alors qu’elle est en train de semer, une personne regrette d’avoir « honoré Mon nom », de tout faire pour glorifier Son nom. Mais, dès qu’elle sème, une personne reçoit des « vents du monde », et ils lui demandent « Qu’en est-il de ta propre gloire ? »
C’est-à-dire, qu’est-ce que la personne recevra pour elle-même de ce travail d’ensemencement du sol qui donnera le désir de donner sans réserve ? Il s’avère que lorsqu’une personne dénigre la gloire du ciel pour sa propre gloire, disant que cela ne vaut pas la peine d’annuler sa propre gloire devant la gloire du ciel, pour cette raison, le Créateur dit : « Je vous enverrai la malédiction », la malédiction que la graine ne poussera pas de sorte que vous ne pourrez pas recevoir par cela des récipients de don, parce que dès que vous recevez les pensées des « vents du monde » vous dites immédiatement qu’ils ont raison et ce n’est pas la peine de travailler pour la gloire du ciel.
C’est le sens de ce que dit Even Ezra : « Je réprimanderai la graine qui ne poussera pas parce que ma table est vide. » Cela signifie qu’ils s’engagent dans la Torah et les Mitsvot [commandements/bonnes actions], mais leur intention n’est pas pour le Créateur. Il s’avère que la table du Créateur est vide, et tout ce que vous faites dans la Torah et les Mitsvot est tout pour la table de l’homme, dans son propre intérêt. Ainsi, vous n’avez pas de besoin ni un Kli pour que je vous donne la qualité de « mâle », appelée « désir de donner », car il n’y a pas de lumière sans Kli.
De là, la question est la suivante : Si une personne ne veut pas consacrer cent pour cent de sa force à travailler pour le Créateur, et que seule une petite partie d’elle comprend que cela vaut la peine de travailler pour le Créateur, et dans cette petite partie, le Créateur place une malédiction qu’aucun récipient de don, appelé « mâle », n’en sortira, comment peut-elle jamais être récompensée des récipients de don ?
Nous devons interpréter cela selon la règle selon laquelle tout ce que fait le Créateur est dans le but de la correction. C’est-à-dire que la malédiction de ne pas faire pousser de graines est également en faveur des créatures. Ceci doit être interprété comme nous avons interprété le verset : « Il fait descendre dans l’au-delà et il élève ». C’est-à-dire qu’en voyant qu’à chaque fois qu’il sème, le vent vient disperser les graines, une personne comprend qu’elle doit prier le Créateur de lui donner la force de résister aux vents.
C’est-à-dire que le Créateur lui fasse sentir l’importance d’obtenir une vie au service au Roi du monde, car chaque fois qu’elle vainc et sème, le vent la disperse promptement et la fait sortir du sol. Par cela, elle ressent dans son engagement dans la Torah et le travail, le goût du fumier alors qu’elle pensait à l’intention de donner.
Comme l’interprète le Metzoudat David, « Je répandrai du fumier sur vos visages », Je le répandrai pour vous humilier comme vous humiliez Mon nom. C’est-à-dire que lorsque vous ne faites pas attention lors de votre engagement dans la Torah et les Mitsvot, et que vous ne pensez pas pour qui il devrait être, et que vous ne ressentez pas le dommage que vous faites, je vous ferai sentir le goût du fumier, de là, même si vous n’avez pas la force de faire quoi que ce soit dans Lo Lishma [pas en son nom], puisque vous sentirez le goût du fumier, même lorsque vous vous engagez dans Lo Lishma. Cela vous amènera à avoir besoin de récipients de don, puisque vous n’aurez aucune vitalité dans Lo Lishma.
Il s’avère que cette malédiction survient lorsque vous commencez à semer vos récipients de réception dans la terre afin que le désir de recevoir pour soi-même s’annule dans la terre. Mais comme vous ne prêtez pas attention au don sans réserve autant que vous le devriez, et que vous semez sans savoir qu’il s’agit d’une question clé, et notre vie, car autrement il est impossible d’atteindre la plénitude. Mais, vous ne le faites pas assez sérieusement. C’est pourquoi il est dit : « J’enverrai », ce qui signifie que le Créateur Lui-même a envoyé ces pensées et disperse les graines afin que vous marchiez sur le chemin de la vérité, afin qu’ils comprennent le besoin de récipients de don.
Maintenant, nous pouvons comprendre qu’un homme doit croire que toutes ses descentes, si elles se produisent alors qu’il emprunte le chemin de la vérité, il doit croire qu’elles viennent toutes du Créateur. C’est-à-dire que toutes ses descentes sont en sa faveur ; sinon, il resterait dans son état actuel et ne pourrait jamais atteindre la vérité, car il se contenterait de ce qu’il a et penserait que c’est la plénitude. Pour cette raison, quand une personne vient se purifier, alors elle a précisément des descentes, donc elle ne restera pas dans sa Katnout [petitesse/petite enfance], selon sa compréhension.
En conséquence, nous devons interpréter ce qui est écrit dans le Zohar à propos du verset : « Car la part de l’Éternel, c’est son peuple ». Le Créateur a remis les soixante-dix nations à des ministres qui les gouvernent, et Lui a pris le peuple d’Israël, pour les gouverner. C’est-à-dire que le Créateur est le gouverneur d’Israël, ce qui n’est pas le cas du reste des nations, qu’Il a confiées à l’emprise des ministres.
Mais que signifie qu’il ne règne apparemment pas sur les nations du monde ? Est-ce parce qu’il est difficile pour le Créateur de régner sur elles à cause de leur infériorité ? C’est-à-dire, est-il indigne de Lui de les gouverner, et Il avait donc besoin de quelqu’un pour l’aider à les gouverner ? Mais nous devons croire que « Lui seul fait et fera toutes les actions ».
Dans le travail, nous devrions interpréter que cela s’applique à une seule personne. Lorsqu’une personne est sous l’emprise des soixante-dix nations qui s’appellent généralement « désir de recevoir pour elle-même », à cause de la restriction qui a eu lieu, elle est séparée du Créateur. C’est-à-dire qu’elle n’a pas la foi que seul le Créateur « fait et fera toutes les actions ». Il s’avère qu’une personne qui reçoit la vie et la vitalité du monde à travers des choses que le Créateur a préparées pour les créatures alors qu’elles n’étaient pas encore prêtes à recevoir leur vie de la Kedousha, ces personnes disent que le Créateur « a abandonné Son œuvre » parce que cela ne Lui convient pas de s’occuper d’elles.
C’est comme il est écrit dans l’Introduction au Livre du Zohar (Point 4) : « Je sais qu’il y a des « intellectuels », qui brisent le joug de la Torah et des Mitsvot, en disant que le Créateur a créé toute la réalité, et puis l’a abandonnée, en raison de l’insignifiance de ces créatures, il ne convient pas au Créateur, à Sa grandeur, de surveiller leurs actes insignifiants et honteux. »
Il s’avère qu’avant qu’une personne ne croie que tout vient du Créateur, elle dit que le monde entier a été confié à la direction de soixante-dix ministres, qui sont soixante-dix qualités dans la nature, ou « le reste des vents », mais elle ne croit pas que le Créateur la surveille. Ceci est considéré comme disant qu’Il a confié la gestion du monde à soixante-dix ministres. Inversement, celui qui est « Israël » et croit en le Créateur, dit que seul le Créateur dirige le monde, que « Lui seul fait et fera toutes les actions ».
Maintenant, nous pouvons comprendre ce que nous avons demandé, quand est-on appelé « un serviteur du Créateur » ? Est-ce précisément lorsqu’il peut travailler pour le Créateur, ou est-ce même au début de son travail ? D’après ce que le Baal HaSoulam a expliqué à propos du verset, « donnera la sagesse aux sages », la question est qu’il aurait dû dire, « donnera la sagesse aux imbéciles », puisque les sages ont déjà la sagesse. Il a expliqué que « sage » signifie celui qui désire la sagesse, alors que celui qui n’est pas sage n’a aucun désir de sagesse, comme il est écrit : « L’idiot n’a aucun désir d’intelligence ».
Dans le travail, nous devons interpréter qu’« un serviteur du Créateur » est celui qui veut travailler pour le Créateur. Même s’il ne réussit pas, puisque cela nécessite de découvrir une vraie prière pour que le Créateur l’aide, mais s’il a commencé à marcher sur la ligne droite, ce qui signifie qu’il a déjà la « gauche » qui résiste à la ligne droite, alors l’ordre du travail sur le chemin du Créateur commence. Pour cette raison, il est déjà appelé « un serviteur du Créateur », puisque son but est d’arriver à un état où toutes ses actions seront pour le Créateur.
Et même s’il y a beaucoup de descentes et d’ascensions le long du chemin, tout suit le plan, ce qui signifie que les descentes font aussi partie du travail, puisque par cela nous acquérons le besoin du salut du Créateur. À travers les descentes, une personne en vient à décider qu’il est impossible de faire quoi que ce soit par elle-même, mais que seul le Créateur peut l’aider. Cette compréhension, une personne l’atteint précisément à travers les descentes.
C’est comme il est écrit dans le livre le Fruit d’un sage (Partie 1, p 301) : « Il n’y a pas de situation plus heureuse dans le monde de l’homme que lorsqu’il se retrouve désespéré de ses propres forces. C’est-à-dire qu’il a déjà fait des efforts et fait tout ce qu’il pouvait s’imaginer pouvoir faire, mais n’a trouvé aucun remède. C’est alors qu’il peut faire une prière sincère pour Son aide car il sait avec certitude que son propre travail ne l’aidera pas. Tant qu’il sentira qu’il dispose de force qui lui est propre, sa prière ne sera pas entière. Il a été dit à ce sujet : ‘Le Seigneur est haut et l’humble verra.’ Après avoir fait toutes sortes d’actions et être déçue, elle en arrive à la vraie bassesse, sachant qu’elle est la plus basse de toutes les personnes, et qu’il n’y a rien de bon dans son corps. À ce moment, sa prière est entière, car alors, tout Israël est désespéré ‘du travail’. C’est comme quelqu’un qui pompe dans un seau percé. Il pompe toute la journée mais n’a pas une goutte d’eau pour étancher sa soif. Il en est de même pour les enfants d’Israël en Égypte : Tout ce qu’ils bâtissaient était immédiatement englouti sur place dans le sol. De même, celui qui n’a pas été récompensé de Son amour, tout ce qu’il a fait dans son travail de purification de l’âme la veille est comme s’il était complétement brûlé le lendemain. Et chaque jour, il doit recommencer comme s’il n’avait rien fait de toute sa vie. Il en résulte que toute chose, petite ou grande, ne s’obtient que par la prière. »
Ainsi, les descentes rentrent également dans la correction, car à travers elles, une personne peut devenir un véritable « serviteur du Créateur », car toutes ses actions ne seront que dans le but de donner sans réserve. Pour cette raison, dès que l’on s’engage sur le chemin qui mène au travail afin de donner, même s’il y a de nombreux échecs en cours de route difficiles à surmonter, l’homme est déjà appelé « un serviteur du Créateur » puisqu’il veut travailler pour le Créateur et non pour lui-même, c’est-à-dire que toutes ses pensées ne seront que pour satisfaire le désir de recevoir pour lui-même avec les richesses de ce monde et les richesses du monde à venir, comme il est écrit dans Le Zohar qu’ils aboient comme des chiens: « Donnez-nous la richesse de ce monde et donnez-nous la richesse du monde à venir. »
Pour cette raison, une personne doit toujours se dépasser et croire que seul le Créateur peut aider.