Baruch Shalom Ha-Levi Ashlag (Rabash)
Qu’est-ce que le révélé et le caché dans le travail du Créateur ?
Article 19, 1987
Le verset dit (Michée 6 : 8) : « Il t’a dit, ô homme, ce qui est bien, ce que l’Éternel exige de toi, rien que de pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu ? » Ici, dans ce verset, nous voyons deux choses visibles de tous : 1) « Pratiquer la justice », où nous voyons qu’Il rend la justice. 2) « Aimer la miséricorde », où nous voyons qu’Il aime la miséricorde. Comment savoir s’Il fait miséricorde. Il doit certainement l’aimer, sinon il n’aurait pas fait la bonté. Et une chose qui a été dite ici est cachée, car il est écrit : « et marcher humblement avec l’Éternel ton Dieu ».
Nous devons comprendre le sens de marcher humblement. Au sens littéral, il est interprété que les deux choses susmentionnées – pratiquer la justice et aimer la miséricorde – doivent être cachées, afin que personne ne voie ses bonnes actions. Mais qu’est-ce que cela signifie dans le travail ?
Nous savons qu’il y a faire les Mitsvot [commandements] et l’intention des Mitsvot. Dans les actions, tout le monde est égal ; il n’y a aucune différence entre un grand juste et une personne ordinaire, puisqu’il a été dit à propos des Mitsvot faites : « N’ajoute pas et n’y n’enlève ». Nous ne disons pas que le juste a deux Mezouzas, une à droite de la porte et une à gauche. Mais la différence entre grand et petit est uniquement dans l’intention.
Dans l’intention, nous devons également faire deux distinctions :
1) l’intention de faire maintenant les Mitsvot du Créateur,
2) l’intention relative à la raison qui l’oblige à observer les Mitsvot du Créateur. Cependant, à cet égard, nous devons faire plusieurs discernements : 1) Il observe les Mitsvot du Créateur car ainsi, son environnement le respectera et ainsi de suite. Il s’ensuit que ce qui l’oblige à observer les Mitsvot du Créateur, sont les gens et non le Créateur. Autrement dit, s’il n’y avait personne autour de lui, il n’observerait pas les Mitsvot du Créateur.
Et dans ce discernement également, nous devrions voir s’il agit ainsi sous la contrainte. Autrement dit, parfois un homme profane le Chabbat [samedi] et travaille chez une personne pratiquante. La règle est que si elle peut le forcer à ne pas profaner le Chabbat, la règle est qu’elle doit le forcer. Par exemple, s’il n’observe pas le Chabbat, elle le licenciera. S’il n’a pas un autre travail, il lui promettra certainement de ne pas profaner le Chabbat.
Il s’avère qu’il observe les Mitsvot de son patron, c’est-à-dire qu’il suit les commandements de celui qui a donné le travail, et qu’il n’a aucun lien avec le Créateur. Cependant, au regard de la loi, nous voyons que cela aussi s’appelle observer les Mitsvot. Sinon, pourquoi aurait-il besoin de le forcer à observer les Mitsvot ?
Il s’avère que ce serviteur travaille uniquement sous la contrainte. C’est comme nous l’avons dit (article 29, 1986) que Maïmonide a dit (Hilkhot Déot, chapitre 6) : « Dans les choses d’en haut, s’il ne revient pas à la dissimulation, il aura honte en public. Il est méprisé et maudit jusqu’à ce qu’il revienne au bien ». Il s’ensuit qu’il observe les Mitsvot parce que le public le force.
Concernant la raison pour laquelle les gens le contraignent, nous devons voir s’il aime ou non accomplir cette Mitsva. Lorsqu’il accomplit les Mitsvot parce qu’il est respecté, etc., il apprécie d’observer les Mitsvot. Mais s’il observe la Torah et les Mitsvot sous la contrainte, il aspire toujours à sortir de cet exil pour ne plus à avoir à supporter la Torah et des Mitsvot, qui sont pour lui « enfreindre de sa propre volonté sans être tué » par les gens qui l’obligent à observer la Torah et les Mitsvot.
Il en découle donc que celui qui observe en raison du respect des gens peut observer la Torah et les Mitsvot avec joie. Mais celui qui observe sous la contrainte ne peut pas être heureux. Au contraire, il s’assoit et attend une opportunité de fuir cet exil, puisqu’il n’observe pas les Mitsvot du Créateur parce qu’il veut observer ce que le Créateur a dit, mais parce que les gens de l’extérieur le poursuivent, et il ne peut pas plus supporter les grandes souffrances de ceux qui observent des Mitsvot. Pour cette raison, cette manière est pire que la première.
Il s’avère qu’il y a deux discernements dans l’intention d’observer la Torah et les Mitsvot :
1) par crainte et sous la contrainte,
2) par amour, lorsqu’il est heureux lorsqu’il observe la Torah et les Mitsvot.
Il y a aussi un autre discernement dans la raison qui lui fait observer la Torah et les Mitsvot. C’est ce qu’on appelle « marcher humblement ». Cela fait référence aux actions – donc tout ce qu’il fait, personne ne voit ni n’entend parler de ses bonnes actions, et il fait tout humblement. En termes d’intention, elle est certainement cachée à l’œil de tout être vivant.
Mais dans l’intention, il y a deux discernements à faire : 1) Il observe la Torah et les Mitsvot et il n’y a rien ici qui soit à cause des gens, puisque personne ne connaît son travail. Au contraire, la récompense que le Créateur le rétribue pour l’écouter est la raison qui l’oblige à observer la Torah et les Mitsvot.
Ceci veut dire qu’il croit en le Créateur et en la récompense et la punition. Ainsi, la récompense et la punition sont la raison qui l’oblige à s’engager dans la Torah et les Mitsvot. Nous pouvons appeler cette manière « travailler Lishma [en son nom] », ce qui signifie pour le Créateur et non pour que les gens le respectent.
Il s’agit certainement d’un travail pur, qui est entièrement pour le Créateur :
1) En ce qui concerne les actions, personne ne voit ses bonnes actions et donc personne ne le récompensera pour cela.
2) En ce qui concerne l’intention, il n’exige pas que les autres lui paient quoi que ce soit pour ce travail dans la Torah et les Mitsvot. Mais Il souhaite que le Créateur paie sa récompense pour son travail.
Cependant, « marcher humblement » est encore incomplet, bien qu’il soit plus important que les deux précédente, c’est-à-dire lorsque les gens le contraignent : 1) la première est à cause de la crainte et de la contrainte, 2) la seconde est à cause de l’amour.
Mais ici, la raison est simplement que le Créateur l’y contraint. Cependant, puisqu’il veut une contrepartie en échange de son travail, il se retrouve ainsi séparé du Créateur en raison de la disparité de forme. Pour cette raison, son travail est encore incomplet. Un travail complet signifie qu’il travaille humblement, son intention est que seul le Créateur l’oblige à s’engager dans la Torah et les Mitsvot, et que les autres n’aient aucune prise sur son travail. En même temps, il ne travaille pas pour recevoir un salaire, mais uniquement pour le Créateur. Ceci est vouloir adhérer au Créateur, comme dans : « Comme Il est miséricordieux, sois miséricordieux. »
Cela signifie que tout son travail est pour donner sans réserve, et qu’il tire une grande satisfaction du privilège de servir le roi. Il en tire du plaisir et de la joie, et il n’a aucun autre besoin de recevoir quoi que ce soit. Au contraire, lorsqu’il observe la Torah et les Mitsvot en toute simplicité et ne peut avoir aucune intention, il s’en contente comme s’il pouvait servir le Roi avec un service important.
C’est comme une personne qui travaille pour le roi comme homme de ménage, comparée à quelqu’un qui est le ministre du roi et qui conseille le roi partout où le roi a besoin de son aide. Il y a certainement une grande différence avec l’homme de ménage du roi, tant par le salaire que par le respect du ministre du roi.
La morale est qu’il y a certainement une différence entre celui qui sert le roi lorsqu’il a été récompensé des « secrets de la Torah lui sont révélés et il se divertit avec le roi », et l’homme ordinaire, observant la Torah et Mitsvot sans aucune compréhension ni l’intelligence de la Torah. Mais, il est heureux d’avoir été récompensé d’observer les Mitsvot du Roi qu’il lui a données. Il s’en réjouit plus que n’importe quel plaisir au monde, puisque les plaisirs de ce monde sont pour lui au service du corps, qui est chair et sang. Alors qu’il s’engage à la plus grande simplicité, qui est le travail le plus simple, comme un homme de ménage dans la maison du roi, mais il dit : « En fin de compte, à qui est-ce que je veux faire plaisir ? Au roi. » Il ne veut pas se servir, appelé « désir de recevoir pour lui-même », mais son intention est que le Créateur se réjouisse de son travail.
Il s’ensuit qu’une personne doit recevoir du plaisir, car sans plaisir, une personne ne peut pas travailler. En raison de la nature que le Créateur a créée, selon la pensée de la création, qui est son désir de faire du bien à ses créations, un désir et une aspiration à recevoir du plaisir sont implantés en nous. Cependant, il existe de grandes différences quant aux choses dont nous pouvons tirer du plaisir. Autrement dit, le plaisir est appelé « lumière », et il n’y a pas de lumière sans Kli [récipient]. Il s’avère que le plaisir que l’on veut recevoir est placé dans un Kli. Cela signifie qu’il existe des plaisirs revêtus dans les plaisirs physiques, comme la convoitise. Pourtant, dans la convoitise aussi, il y a plusieurs distinctions à faire. Il en va de même avec le respect, et l’on peut aussi tirer du plaisir d’apprendre la sagesse. Chaque personne peut tirer du plaisir des Kelim [récipients], qui sont généralement appelés « convoitise », « respect » et « connaissance ».
Cependant, il existe un quatrième degré, celui de servir le Créateur. Le Baal HaSoulam a dit dans l’Introduction au Livre du Zohar qu’il existe quatre degrés appelés MVAP (minéral, végétal, animal et parlant) : 1) « Minéral » est appelé « convoitise », 2) « Végétal » est appelé « honneur », 3) « Animal » est appelé « connaissance » et 4) « Parlant » est appelé « servir le Créateur ».
Il en résulte que chacun doit recevoir du plaisir, sauf qu’il existe une différence quant aux vêtements dont une personne peut tirer du plaisir et délice. En cela, nous sommes différents les uns des autres. Pour cette raison, il s’avère que le début du travail de l’homme sur le chemin de la vérité est d’atteindre le degré de « marcher humblement avec ton Dieu ». C’est-à-dire que son travail est dans l’humilité, où personne n’a aucun contact avec sa Torah et ses Mitsvot parce qu’il est caché aux gens. Cependant, il y a autre chose qui devrait être ici : « Marchez humblement avec ton Dieu ». « Avec » signifie en Dvekout [adhésion]. Son travail devrait être d’adhérer à ton Dieu et non d’être séparé. En effet, lorsqu’il travaille non pas pour recevoir une récompense, mais entièrement pour donner sans réserve, il a une équivalence de forme, appelée « Dvekout au Créateur ». Alors que si son intention est de recevoir une récompense du Créateur pour son travail, alors il est un receveur et le Créateur est celui qui donne. Il s’ensuit qu’il n’y a pas ici de Dvekout au Créateur, mais l’inverse, il y a séparation, car il est en disparité de forme vis-à-vis du Créateur.
Nous comprendrons ainsi ce que nous avons demandé : que signifie « Marchez humblement avec ton Dieu » ? Le sens littéral est qu’ici se trouve le début du travail appelée Lishma. C’est comme l’a dit Rabbi Meir : « Celui qui apprend la Torah Lishma [en son nom], à partir de là, il est récompensé de beaucoup de choses et les secrets de la Torah lui sont révélés, et il devient comme une source jaillissante. »
Il s’ensuit donc qu’il faut distinguer entre le travail du grand public et le travail de l’individu.
Le travail du grand public concerne l’ensemble d’Israël, qui apprend la Torah en faisant. En d’autres termes, en pratique. Il existe soixante-dix nations dans le monde, et il y a des gens bons avec de bonnes qualités, et il y a le contraire : des méchants. Autrement dit, dans le monde en général, il y a beaucoup d’individus. Là, l’ordre du travail est que l’acte est ce qui compte. Il est impossible d’être précis et de surveiller l’intention pour qu’elle soit Lishma. Mais, on leur dit : « De Lo Lishma [pas en son nom], nous venons à Lishma. »
De plus, leur travail n’a pas besoin d’être dans l’humilité. Mais, l’ordre est que chacun raconte à son ami combien de bonnes actions il a et combien de temps il consacre à la Torah et au travail. C’est intentionnel, et cela présente deux avantages : 1) Cela profite à celui qui raconte, car lorsqu’il voit que quelqu’un l’envie, cela le motive à travailler. Autrement dit, il a la force de travailler pour les autres parce qu’il pense que son ami le respectera pour son travail. Il s’avère que cela lui donne de la motivation pour travailler.
La raison en est que quiconque fait un effort doit être récompensé en retour. La récompense peut être en argent ou par le respect. C’est parfois l’acte qu’il accomplit qui amène les gens à le respecter. Ceci est déjà une contrepartie, au même titre que l’argent. Autrement dit, certaines personnes travaillent pour le respect, et le respect concerne précisément les personnes qui voient ses actions.
Cependant, il existe une différence entre l’argent et le respect du point de vue du donneur. Celui qui travaille pour de l’argent ne se soucie pas de savoir qui donne l’argent. Le donneur peut être une personne ordinaire, mais si elle paie un prix plus élevé qu’une personne respectable, en argent, ce n’est pas la personnalité du donneur qui détermine si le travail en vaut la peine, mais la somme d’argent détermine le lieu du travail.
Ce n’est pas le cas de celui qui travaille pour le respect. Ici, le donneur est précisément celui qui est déterminant. Si le donneur est un homme respectable, il n’est pas si difficile de travailler pour le respect. Toutefois, cela dépend du degré de considération du public comme étant quelqu’un d’important.
Il en résulte donc qu’il est difficile de servir le Créateur autrement que pour recevoir une récompense, et qu’une personne attend un retour. Il ne suffit pas qu’un homme serve le Roi parce qu’il manque de foi dans la grandeur du Créateur, car autrement, il est naturel que le petit s’annule devant le grand, lorsqu’une personne est acceptée par le public comme une grande personnalité.
Pour cette raison, lorsqu’un homme ne peut pas encore ressentir la grandeur du Créateur, il doit travailler Lo Lishma. C’est pourquoi un homme s’engage dans la Torah et les Mitsvot afin que les gens le respectent. Cependant, cela n’est vrai que lorsqu’il se trouve dans un environnement qui respecte les serviteurs du Créateur. Lorsqu’il est parmi des laïcs, il travaille certainement humblement pour ne pas être méprisé et être respecté. Cependant, une fois qu’une personne a franchi l’étape du grand public, si une personne s’éveille et veut sortir du grand public, c’est-à-dire être asservie au public, c’est-à-dire que selon ce que le grand public détermine comme servir le Créateur, voilà ce qu’il peut observer.
Mais ce qui n’est pas accepté par le public, et il estime que le travail du public n’est pas l’étape finale, mais il a une pulsion intérieure et qu’il existe un travail qui concerne précisément les individus, où chaque individu comprend le collectif, alors Lishma commence à lui être révélée. C’est comme le dit Maïmonide (fin de Hilkhot Techouva) : « Jusqu’à ce qu’ils acquièrent plus de connaissances et acquièrent beaucoup de sagesse, ce secret leur est révélé petit à petit. Ils s’y habitués jusqu’à ce qu’ils l’atteignent avec facilité, le connaissent et le servent avec amour. »
Il résulte de tout ce qui précède qu’il existe la totalité de l’action et la totalité de l’intention. Une fois qu’une personne observe la totalité de l’action, qui relève du grand public, commence alors le travail sur l’intégralité de l’intention. C’est à ce moment-là qu’il faut essayer de faire en sorte que la cause qui l’oblige à observer la Torah et les Mitsvot soit le Créateur, puisqu’il veut donner sans réserve au Créateur parce qu’il croit en la grandeur et l’importance du Créateur.
Pour cette raison, il considère comme un grand mérite s’il réussit à servir le roi. Ce travail est appelé « travail caché ». Ici, le travail porte avant tout sur l’intention, qui n’est révélée à personne. Autrement dit, pas une seule personne au monde ne peut connaître la raison qui pousse son ami à travailler dans la Torah et les Mitsvot.
Alors que dans le travail grand public, appelée Lo Lishma, est le travail révélé, qui est la partie pratique. Cela signifie que leur totalité est dans l’action. Cependant, on ne leur a pas donné de travail sur l’intention, pour rendre l’intention complète également, c’est-à-dire Lishma. A la place, on leur apprend à s’engager dans la Torah et les Mitsvot Lo Lishma, comme le dit Maïmonide.
Il est écrit dans le Zohar (Nasso, point 50) : « Les choses cachées appartiennent à l’Éternel notre Dieu et sont la peur et l’amour, qui sont dans l’esprit et dans le cœur » sont les [lettres] Youd-Hey. « Et les choses révélées appartiennent à nous et à nos enfants », c’est-à-dire la Torah et la Mitsva [singulier des Mitsvot], qui sont dans l’extériorité du Gouf [corps] et du Rosh [tête] est le Vav-Hey. La signification est que personne ne sait si un homme craint le Créateur ou l’aime, puisque c’est quelque chose qui ne se révèle qu’entre lui et son Créateur.
Mais celui qui s’engage dans la Torah et s’engage dans des Mitsvot pratiques, cela est révélé à tous, puisqu’ici le Créateur a fait qu’il s’engage ouvertement dans la Torah, et qu’il a des yeux pour la regarder et des oreilles pour l’entendre. Le Créateur a également créé des mains, des jambes et un corps pour accomplir les Mitsvot.
Nous savons que le nom HaVaYaH [יהוה] comprend cinq mondes, appelés AK et ABYA. La pointe du Youd est constituée de AK. Ils contiennent cinq Partsoufim appelés Galgalta, AB, SAG, MA et BON. Ceux-ci comprennent cinq Sefirot : Keter, Hokhma, Bina, ZA et Malkhout. Cela signifie que chaque Bekhina [discernement] est incluse dans une lettre du nom HaVaYaH.
Le Zohar dit à propos du verset : « Ceci est mon nom pour toujours, et ceci est mon souvenir pour toutes les générations », « Mon nom » avec Youd-Hey [en hébreu] est 365 en guématrie, ce qui suggère les 365 [Mitsvot] à ne pas faire. « Mon souvenir » avec Vav-Hey [en hébreu] est 248 en gématrie, ce qui implique les Mitsvot de faire. Le Baal HaSoulam a expliqué pourquoi les « ne pas faire » sont suggérées dans Yod-Hey, ce qui suggère Hokhma et Bina, et pourquoi les Mitsvot à faire, qui sont certainement des choses avec lesquelles servir le Créateur, sont à un degré inférieur et ne sont suggérées que dans le Vav-Hey. Il a dit que dans le monde de Tikoun [correction], pour éviter une autre brisure des récipients, puisque la raison de la brisure était qu’il y avait de grandes lumières et des petits récipients.
Par conséquent, une correction a été apportée pour que seules de petites lumières brillent, appelées « lumières de VAK ». Et parce qu’il est interdit d’étendre les lumières de GAR, et que GAR s’appelle Youd-Hey, qui sont Hokhma et Bina, il faut néanmoins étendre les lumières de VAK. Pour cette raison, les lumières de VAK sont suggérées dans le nom Vav-Hey. Par conséquent, les Mitsvot de faire sont dans Vav-Hey, qui est VAK, mais les lumières de GAR, dont il est interdit d’étendre, sont appelées « Mitsvot à ne pas faire », ce qui signifie qu’il est interdit d’étendre.
Par conséquent, nous pouvons expliquer la signification de HaVaYaH qui inclut la crainte et l’amour, qui sont Youd-Hey, et la Torah et la Mitsva, qui sont Vav-Hey. Nous les expliquerons l’un après l’autre.
1) La crainte signifie que l’on doit avoir peur de n’apporter que peu de contentement à son Créateur, comme il est écrit dans « l’Introduction au Livre du Zohar » (Point 203) : « La première crainte et la seconde ne sont pas dans son propre intérêt, mais seulement par peur de diminuer le contentement de son Créateur. »
La crainte est la première Mitsva car il est impossible de croire vraiment, avec une foi totale, qu’il ne tombera pas dans l’hérésie avant d’avoir été récompensé de la crainte. C’est comme il est écrit dans « l’Introduction du Livre du Zohar » (point 138) : « C’est une loi selon laquelle la créature ne peut pas recevoir le mal révélé du Créateur, car il endommage la gloire du Créateur, que la créature percevrait comme néfaste. Par conséquent, quand il se sent mal, il dénie dans la même mesure la providence du Créateur, et l’Opérateur lui est caché. »
Pourtant, lorsqu’une personne fait toutes ses actions avec l’intention de donner sans réserve, à ce moment-là les Kelim peuvent recevoir le délice et le plaisir, et alors il a la foi parce que dans cet état, elle atteint le Créateur comme le bien faisant le bien. C’est comme il est écrit dans le Soulam [commentaire de l’échelle] : « Ainsi, il n’est pas étonnant que nous ne soyons pas encore dignes de recevoir toute Sa bonté. C’est pour cette raison que Sa providence du bien et du mal nous a été donnée. Il s’ensuit que c’est la racine de la foi par laquelle nous pouvons être récompensés d’une foi permanente. »
2) L’amour. Puisque, par la crainte, il est récompensé de la joie et du plaisir, c’est alors que l’amour apparaît. En amour aussi, nous devons discerner entre l’amour conditionnel et l’amour inconditionnel, comme il est écrit dans « l’Introduction au Talmud des dix Sefirot ».
3) Torah, qui découle de la crainte, puisque c’est précisément par la Torah que nous pouvons obtenir le désir de donner sans réserve, comme le disaient nos sages : « La lumière en elle le ramène vers le bien ». Pour cette raison, précisément par la Torah, nous pouvons en venir par peur et par crainte que peut-être il ne peut contenter son Créateur.
C’est pourquoi la Torah est à la révélation de la crainte. Autrement dit, s’il étudie vraiment la Torah sur le chemin de la vérité et non pour le plaisir de la connaissance, et que son intention dans la Torah est de d’arriver à la crainte. Pour cette raison, l’ordre du travail est de bas en haut. C’est pourquoi la Torah, qui est Vav de HaVaYaH, vient en premier, puisque c’est grâce à elle qu’il parvient plus tard à la crainte.
Cependant, celui qui étudie la Torah avec une autre intention, non pas pour craindre le ciel, n’est pas considéré comme étudier la Torah, mais comme des connaissances. C’est comme l’ont dit nos sages (Midrash Rabba, Eicha Rabatti 2 : 17) : « Si un homme te dit : Il y a de la sagesse dans les nations », crois-le : Il y a de la Torah dans les nations, ne le crois pas, car La Torah appartient à ceux qui apprennent pour arriver à la crainte du ciel. »
4) Mitsva. C’est le Hey de HaVaYaH, et elle s’étend de l’amour, qui est le premier Hey de HaVaYaH. Pour cette raison, accomplir les Mitsvot doit se faire avec amour et joie en observant les commandements du Roi. Ici aussi, nous apprenons de bas en haut, c’est-à-dire par une personne s’efforçant d’observer les Mitsvot du Roi avec amour, par un éveil d’en bas qui provoque un éveil d’en haut, où le Créateur révèle Son amour à Israël, comme il est écrit : « Tu nous as aimé et tu nous as voulu. »
Il s’avère que par la Torah, la crainte apparaît, et par la Mitsva, l’amour apparaît. Cela signifie qu’un homme doit commencer l’ordre du travail de bas en haut : 1) d’abord Mitsva, qui est le dernier Hey de HaVaYaH, 2) puis la Torah, qui est Vav de HaVaYaH, 3) puis l’amour, qui est le premier Hey de HaVaYaH, 4) et ensuite la crainte, qui est le Youd de HaVaYaH.
Mais dans l’ordre du don qui vient d’en haut, la crainte apparaît en premier, puis l’amour, ensuite un homme atteint la Torah, et enfin la Mitsva.
Cependant, la question de l’inclusion des âmes dans le nom HaVaYaH se situe précisément au dernier Hey. C’est comme le dit le ARI, que l’âme d’Adam HaRishon est issue de l’intériorité de BYA, et que BYA sont sortis de Malkhout de Atsilout, appelée « le dernier Hey de toute Atsilout ». Pour cette raison, Malkhout est appelée « l’Assemblée d’Israël », car elle inclut en son sein toutes les âmes.
Et pour cette raison, le travail de l’homme relève de Malkhout. Autrement dit, en observant la Torah et les Mitsvot, ils provoquent l’union du Créateur et de Sa Shekhina [Divinité], puisque Malkhout est appelée « un récipient de réception pour l’abondance supérieure », et le Créateur est appelé « le Donneur ». C’est pourquoi il n’y a pas ici d’union, dite « équivalence de forme ». Mais lorsque nous nous engageons en bas dans des actes de don sans réserve, chacun provoque l’équivalence de forme à la racine de son âme, et cela s’appelle « union », comme le Créateur, qui est le Donneur.
C’est comme il est écrit dans le Zohar (Nasso, point 29) : « La lettre Hey est une confirmation des choses. » Le sens de la question est « Prenez avec vous des choses et retournez au Créateur ». Certes, lorsqu’un homme pèche, il éloigne le Hey du Vav, puisqu’entre le Youd-Hey, qui est Vav, comprend Youd-Hey-Vav et s’écarte de la lettre Hey. C’est pourquoi le Temple a été détruit et Israël en a été éloigné et exilé parmi les nations. Et c’est pourquoi quiconque se repent fait revenir le Hey à la lettre Vav, et la rédemption en dépend.