Baruch Shalom Ha-Levi Ashlag (Rabash)
Quel est l’échec dans le travail?
Article 2, 1990
Il est écrit (Osée 14) : « Reviens, ô Israël, à l’Éternel, ton Dieu, car tu as échoué dans ton délit. Le Radak [Rabbin David Kimhi] interprète « Tu as échoué dans ton délit », que tu vois que tu as échoué dans ton délit parce que rien ne te relève de ton échec sauf ta repentance [retour] vers Lui. Il dit « à » comme dans « vers ». Nos sages ont dit : « Grande est la repentance, quand elle arrive jusqu’au trône, comme il a été dit, ‘à Seigneur ton Dieu’ ».
Nous devons comprendre ce que signifie « car tu as échoué dans ton délit ». Il semble qu’il ait fait quelque chose et qu’il a échoué, une omission qu’il n’avait pas vue d’avance. Mais si une personne commet des délits, quel échec y a-t-il ici ? Dès le début, elle avait l’intention de faire quelque chose d’inapproprié, car elle a commis quelque chose qu’il est interdit de faire.
Un échec signifie que ce n’est pas vraiment la faute de la personne, mais qu’elle a échoué. Et nous devons aussi comprendre le sens des mots « à l’Eternel ton Dieu », au singulier, « ton Dieu ». Aussi, nous devons comprendre le sens de « jusqu’au trône ».
Nous devons interpréter que « car tu as échoué dans ton délit » signifie le premier délit qu’Adam HaRishon a commis avec l’arbre de la connaissance, où l’omission était qu’il a écouté les conseils du serpent. Le Créateur lui a dit de ne pas manger de l’arbre de la connaissance, mais il a écouté le conseil du serpent, que s’il travaillait pour donner sans réserve, il était autorisé à manger.
Le serpent a dit que le Créateur avait ordonné de ne pas manger de l’arbre de la connaissance parce que dans l’état où il se trouvait, il était inapte à en manger. Mais s’il adapte ses actions, certainement, de cette manière, le Créateur ne lui interdit pas de manger de l’arbre de la connaissance.
Il s’avère qu’avec Adam HaRishon il y a eu une omission et un échec. C’est-à-dire qu’il n’avait pas l’intention d’agir contre Sa volonté. Au contraire, en suivant les conseils du serpent, il allait faire une grande correction, comme le serpent lui avait conseillé, que c’était le contraire et que le Créateur apprécierait cette action (voir « Introduction à Panim Masbirot », où il interprète le péché de l’arbre de la connaissance).
C’était l’échec d’Adam HaRishon, d’avoir écouté le conseil du serpent, qui lui a dit que ce travail de manger de l’arbre de la connaissance est considéré comme une Mitsva [commandement/bonne action], et non comme une transgression. Mais à la fin, il a vu qu’il avait péché, comme il est écrit : « Et les yeux de tous deux s’ouvrirent, et ils savaient qu’ils étaient nus ».
Rachi a interprété « et ils savaient qu’ils étaient nus » : « Même un aveugle sait qu’il est nu. Alors, que signifie « et ils savaient qu’ils étaient nus » ? Ils avaient une Mitsva du Créateur entre leurs mains, et ils ont été exposés » (exposé signifie nu, ouvert, non habillé).
C’est-à-dire qu’il a vu qu’il n’aurait pas dû écouter les conseils du serpent, même si le serpent lui a fait comprendre que tout ce qu’il lui disait était en faveur du Créateur et non dans son propre intérêt, car il lui a dit que s’il se préparait à se purifier et avoir pour but le Créateur, et à ce sujet, il n’y avait aucun commandement du Créateur (voir « Introduction à Panim Masbirot », point 17).
Par cela, nous devrions interpréter ce que nos sages ont dit (Sanhédrin 38), « Adam HaRishon était un hérétique ». Rachi interprète qu’il « penchait vers l’idolâtrie ». Nous devrions comprendre comment une telle chose peut être dite d’Adam HaRishon, qui a parlé au Créateur, que nous pouvons dire qu’il était un hérétique.
D’après ce que nous apprenons, la foi signifie qu’il croit au-dessus de la raison. Par conséquent, même s’il a lui-même entendu du Créateur qu’il ne devait pas manger de l’arbre de la connaissance, et on ne peut pas dire ici qu’il devait croire en le commandement du Créateur, mais cela signifie qu’après la venue du serpent, il lui a fait comprendre dans la raison pourquoi le Créateur lui a dit de ne pas manger, alors Adam HaRishon aurait dû dire au serpent, « même si dans la raison, tu as raison, ce qui signifie que si je mange de l’arbre de la connaissance dans le but de donner, le Créateur aura du contentement de me voir manger, et je vois que tu as raison à cent pour cent, je vais quand même au-dessus de la raison. Je veux observer le commandement du Créateur sans aucun intellect ni raison, car ce qui est ajouté à la foi s’appelle déjà « pencher vers l’idolâtrie ».
Et Adam HaRishon a ajouté à ce que le Créateur lui avait ordonné. C’est à ce sujet qu’ils ont dit : « Adam HaRishon était un hérétique ». De ce péché s’étend jusqu’à nous la dissimulation dans le travail, car il nous est difficile de nous éloigner de l’amour-propre. Naturellement, il nous est difficile de croire en Sa providence du bien qui fait le bien, pour avoir la force de Le louer et de Le remercier pour toutes les choses qu’une personne ressent - que ce n’est que du bien.
Ce manque de foi en Sa providence, qu’Il dirige son monde comme le bien qui fait le bien, nous éloigne tellement du Créateur. Une personne peut servir et faire des choses qui dépassent même ses forces, si elle sent pour qui elle travaille. Mais tant qu’elle est dans l’amour-propre, elle ne peut pas sentir Son existence comme il est requis pour avoir une foi permanente.
C’est comme il est écrit (« Introduction au Livre du Zohar », Point 138), « C’est pourquoi lorsque l’homme se sent mal, dans la même mesure est sur lui la dénégation… » ce qui signifie qu’il ne peut pas avoir la foi avant d’avoir l’équivalence de forme. « Ceci est une loi, la créature ne peut pas recevoir ouvertement du mal du Seigneur, car elle endommage la gloire du Seigneur, car la créature Le percevrait comme nocif, et cela ne convient pas à un Opérateur parfait ».
C’est par là qu’il faut interpréter son expulsion du jardin d’Eden dans la dissimulation et le caché, et pour laquelle toutes les générations qui lui succèdent ont beaucoup à faire en ce sens qu’elles doivent croire qu’il y a un chef dans le monde, et qu’il veille aussi selon une providence du bien qui fait le bien. Lorsqu’une personne n’a pas une telle foi, cela fait qu’elle commet tous les péchés, puisque cela s’étend du premier délit d’Adam HaRishon, que l’homme a la qualité de l’amour-propre, et naturellement, il est incapable de prendre sur lui le fardeau de la foi.
Il s’avère que tout se prolonge depuis le premier échec, quand Adam HaRishon est tombé dans l’amour-propre. Cela a amené les générations suivantes à avoir un travail de foi simple, car lorsqu’une personne est dans l’amour-propre, le Tsimtsoum [restriction] et la dissimulation sont sur elle, et la lumière supérieure ne peut pas briller pour elle. Pour cette raison, une personne ne peut croire en le Créateur qu’au-dessus de la raison, puisque le désir de recevoir lui cause la dénégation.
Ainsi, l’échec d’Adam HaRishon avec l’arbre de la connaissance nous a causé l’absence de foi. Naturellement, de là viennent tous les péchés. Par conséquent, le seul conseil est d’être récompensé de la foi, pour que l’homme ressente personnellement la divinité, de sorte qu’il n’aura pas besoin du grand public, pour avoir la foi de tout Israël. Mais, une personne doit se repentir selon « à l’Eternel ton Dieu ». C’est-à-dire qu’elle devrait ressentir personnellement que « l’Eternel est ton Dieu », et alors le défaut de l’arbre de la connaissance sera corrigé.
Par cela, nous pouvons interpréter « à l’Éternel, ton Dieu ». Puisque l’échec était qu’il a écouté les conseils du serpent - qui lui a dit quelle était Son intention selon l’intellect - une personne doit donc se repentir jusqu’à ce qu’elle soit personnellement récompensée de « l’Eternel ton Dieu », et ne rien suivre d’autre.
C’est-à-dire que l’homme ne doit pas suivre le grand public quand il voit de quelles manières, c’est-à-dire avec quelles intentions, l’ordre du travail devrait être, ni la manière du travail. En d’autres termes, il ne devrait pas regarder le but auquel aspire une personne du public. Au contraire, il doit se repentir jusqu’à ce qu’il soit personnellement récompensé de « L’Eternel ton Dieu ».
C’est comme il est écrit (« Introduction au Talmud des dix Sefirot », point 54), « En effet, quand le Créateur voit que l’homme a terminé la mesure de ses efforts, et a achevé tout ce qu’il avait la force de faire, de son propre choix et par le renforcement de sa foi en Dieu, alors le Créateur l’aide et il est récompensé d’atteindre la Providence révélée, à savoir la révélation de la face. Il est alors récompensé de la repentance complète, ce qui veut dire qu’il adhère de nouveau à Lui, de tout son cœur et âme et force, comme s’il était attiré de lui-même vers l’atteinte de la Providence révélée… »
Il est écrit : « A quoi ressemble le repentir ? Quand celui qui connaît les mystères témoignera qu’il ne retournera plus à sa bêtise. » C’est-à-dire, quand peut-on être certain qu’il a été récompensé d’une repentance complète ? « Quand Celui qui connaît tous les mystères ». Cela signifie qu’il sera récompensé de la révélation du visage, moment auquel son propre salut témoignera qu’il ne retournera plus à la folie. »
En conséquence, nous devrions interpréter ce que nous avons demandé, Qu’est-ce que « à l’Éternel, ton Dieu » ? Cela signifie qu’une personne doit se repentir, c’est-à-dire faire tout ce qu’elle peut jusqu’à ce que le Créateur l’aide et qu’elle soit récompensée de la Providence ouverte, c’est-à-dire la révélation du visage. C’est alors « l’Eternel ton Dieu », ce qui signifie qu’elle a atteint personnellement la révélation de la face du Créateur. Cela s’appelle « l’Eternel ton Dieu », ce qui signifie qu’elle a été personnellement récompensée, et cela s’appelle « l’Eternel ton Dieu ».
Maintenant, nous allons expliquer ce que nous avons demandé sur la signification de ce que nos sages ont dit : « Grande est la repentance, quand elle arrive jusqu’au trône » (Yoma 86). Nous savons qu’il est impossible de corriger quoi que ce soit sans en voir la défaillance. Pour cette raison, il est impossible de se repentir s’il ne voit pas le péché. En d’autres termes, le mal ne peut pas être corrigé si l’on ne voit pas le mal sous sa vraie forme.
Comme dans la vie, si nous ne voyons pas le poids de quelque chose, nous ne pouvons pas le soulever. Par conséquent, lorsqu’une personne ne voit pas la vraie forme du mal en elle, elle ne peut pas demander une aide complète pour vaincre le mal. On sait que « le penchant de l’homme augmente chaque jour, et sans l’aide du Créateur, il n’y arriverait pas». Pour cette raison, si une personne ne voit pas la mesure du mal, sa prière est incomplète.
Si, par exemple, une personne demande au Créateur de l’aider avec un peu de mal, de sorte qu’elle sera récompensée de la repentance, de là, l’aide qui vient d’en haut n’est que pour annuler un peu de mal et pas tout le mal en elle. Cela ressemble à une personne qui va chez le médecin et lui dit qu’elle a de la fièvre et demande au médecin de lui donner un cachet pour faire baisser sa température. Le médecin demande : « Quelle est votre température ? et elle dit : « 38°C » Le médecin lui donne un cachet mais cela ne l’aide pas. Alors le médecin lui dit : « Tu dois certainement avoir une température plus élevée. Que fait alors le médecin ? Il prend lui-même sa température et constate que sa température est supérieure à 40°C. Ensuite, le médecin lui donne un médicament adapté à une personne ayant de 40°C de fièvre.
La morale est que puisqu’une personne doit prier, qui est le récipient pour recevoir le salut, et si une personne ne prie pas pour le vrai mal en elle, mais pense qu’elle a un peu de mal, sa prière n’attire pas l’aide d’en haut, mais seulement pour quelqu’un qui a un peu de mal. Par conséquent, lorsqu’une personne commence à marcher sur le chemin de la vérité et demande l’aide du Créateur, le Créateur lui montre alors à chaque fois un peu du mal en elle. Ainsi, la personne commence à penser que chaque fois qu’elle se surpasse dans la Torah et les Mitsvot [commandements/bonnes actions], elle devient pire qu’avant d’avoir commencé le travail de la vérité.
À ce moment, l’homme en vient à « douter du commencement ». C’est-à-dire qu’il regrette d’avoir commencé ce travail. La seule raison pour laquelle il a commencé ce travail était afin de se rapprocher ainsi du Créateur. Mais maintenant, il voit le contraire, qu’il recule au lieu d’avancer.
Cependant, une personne devrait croire qu’elle avance dans le travail, sauf qu’elle voit à chaque fois qu’elle empire. Comme dans l’histoire ci-dessus, où le médecin prend la température et non le patient, le Créateur « prend sa température », c’est-à-dire lui montre à chaque fois comment elle est plongée dans le mal, à tel point qu’elle ne peut pas croire qu’une telle chose puisse être.
C’est-à-dire qu’une personne ne comprend pas comment il peut y avoir un tel état où une personne commence à faire plus d’efforts dans la Torah et les Mitsvot, et aurait dû voir que chaque jour elle s’améliore. Mais en réalité, elle voit qu’il empire.
La réponse est que lorsqu’une personne commence à marcher sur le chemin de la vérité, en fonction du travail qu’elle surmonte, le mal en elle lui apparaît, afin qu’elle puisse demander au Créateur de l’aide pour le vrai mal. C’est-à-dire qu’à ce moment, une personne voit que si le Créateur ne l’aide pas, il lui sera impossible de sortir de l’emprise du mal, car l’emprise du mal en elle augmente en puissance chaque jour. Tout cela est pour qu’elle ait besoin du salut du Créateur, car c’est précisément alors qu’elle reçoit le désir et le besoin de l’aide du Créateur.
C’est comme il est écrit dans « l’Introduction au Talmud des dix Sefirot » (Point 138) : « Il en est ainsi car la dissimulation est la cause de la révélation. La dissimulation, après avoir été corrigée au moment de la révélation, devient la révélation, comme la mèche et la flamme qui y adhère. Plus la dissimulation est grande, plus la lumière qui y apparaîtra et s’y maintiendra sera grande pendant sa correction. »
De ce fait, nous devons interpréter le sens de « Grande est la repentance, quand elle arrive jusqu’au le trône ». Le Baal HaSoulam a dit que nous devrions interpréter Kissé [Trône] de deux manières : 1) à partir du mot Kissouye [couverture], qui recouvre, 2) à partir du mot Kissé [chaise/trône] sur lequel le roi s’assoit.
Il s’avère qu’une personne qui parvient à la reconnaissance du mal, où elle voit à quel point elle est loin, à la fois dans l’esprit et dans le cœur, que tout est bloqué et couvert, qu’elle ne voit aucune entrée permettant d’être récompensée de Dvékout [adhésion] au Créateur, cela s’appelle le « trône qui recouvre ».
Ce degré est considéré comme un Kli [récipient] et un véritable besoin du salut du Créateur. Sur ce trône, l’aide du Créateur se révèle plus tard, comme dans « Celui qui vient se purifier est aidé. » Il s’avère que ce trône, qui était dans une telle bassesse, c’est-à-dire qu’il se sentait dans un état de bassesse et de mépris, il a été récompensé de la gloire du roi. Il s’avère que cette même bassesse est devenue le trône.
Par cela, nous pouvons interpréter : « Grande est la repentance, quand elle arrive jusqu’au trône ». C’est-à-dire, quand sait-on qu’on s’est repenti ? Le signe est si le trône précédent a été récompensé de la révélation de la lumière. C’est jusqu’à ce que le Roi de Gloire, qui est assis sur le trône, se révèle.