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Michael Laitman / Re’eh (Vois)

Deuteronome, 11:26-16:17

Re’eh - Définitions

Résumé de la Parasha

La parasha Re’eh (Vois) commence par les paroles de Moïse au peuple, l’appelant à venir voir la bénédiction et la malédiction que le Créateur leur ordonne. Si le peuple observe les commandements du Créateur, il sera béni. Dans le cas contraire, il sera maudit.

Ensuite, Moïse examine avec le peuple les préparatifs de l’entrée en terre d’Israël, les devoirs et les interdictions qui accompagnent cette entrée, le service du Créateur, en particulier dans le Temple, ainsi que l’interdiction d’écouter les faux prophètes qui détournent le peuple du service du Créateur. La parasha énumère également les lois de la Kashrout1, la dîme, la Shmita (remise des dettes), et les trois fêtes lors desquelles il est d’usage de faire une Aliya la Reguel (pèlerinage) à Jérusalem.


Commentaire

La Torah ne parle que du sens intérieur de toutes ces questions mentionnées. Il est écrit : « Vois », ce qui renvoie à la réception de la lumière de 'Hokhma, qui est la vision. La « vision » est le plus élevé des cinq sens et marque le plus haut degré d’atteinte. Lorsqu’une personne voit réellement si ce qui se passe est une bénédiction ou une malédiction, elle se trouve juste devant l’entrée en terre d’Israël.

Eretz Ysrael : Eretz signifie Ratson (désir), et Ysrael (Israël) signifie Yashar El (droit vers Dieu). En d’autres termes, Eretz Ysrael est un désir dirigé entièrement vers le don, vers la garantie mutuelle, la connexion de tous « comme un seul homme avec un seul cœur ». Au pied du mont Sinaï, nous avons accepté la condition « Aime ton prochain comme toi-même », d’être « comme un seul homme avec un seul cœur ». Quarante ans plus tard, nous complétons la correction et sommes prêts à entrer en terre d’Israël, où tous les désirs sont reliés dans un véritable don mutuel. C’est pourquoi elle est appelée Yashar El (droit vers Dieu). Le Créateur, dont la qualité de don et d’amour existe dans le monde, gouverne toute la réalité.

Après les quarante ans de correction — quarante degrés de Bina à Malkhout et de Malkhout à Bina — nous devons obtenir la correction générale de notre volonté de recevoir, de sorte qu’elle soit entièrement tournée vers le don aux autres. C’est le degré de Bina, le degré de 'Hessed (miséricorde), le degré d’Abraham. Ensuite, viennent les 613 Mitsvot (commandements) par lesquelles on corrige les 613 désirs afin qu’ils aient tous l’intention de donner aux autres, car « Aime ton prochain comme toi-même » est une grande règle dans la Torah, une règle qui inclut tout.

Tout ce que nous devons faire est de corriger nos désirs égoïstes en don, amour et garantie mutuelle. C’est en fait la condition pour recevoir la Torah. La Torah est une instruction sur la manière dont nous pouvons nous corriger. La lumière qui réforme est véritablement la puissance de la Torah, la puissance de la lumière qui nous corrige.

Il est écrit : « J’ai créé le mauvais penchant, J’ai créé pour lui la Torah comme épice », car « la lumière qui s’y trouve les réforme ». Celui qui découvre en lui le mauvais penchant, les désirs égoïstes, la haine, la répulsion, le mont Sinaï intérieur (mont de Sina’a [haine]), mérite de recevoir la méthode de correction appelée Torah, ou « la sagesse de la Kabbale », car c’est là que la lumière est cachée. C’est pourquoi la Kabbale est appelée « l’intériorité de la Torah » et « la Torah de vérité ».

C’est ainsi que nous avançons vers l’entrée en terre d’Israël. Désormais, nous devons être capables de « voir » comment distinguer nos désirs corrigés envers les autres de ceux qui ne le sont pas. Sommes-nous vraiment devenus une nation maintenant, avec notre désir commun, qui fut auparavant la terre de Canaan, puis l’Égypte, et ensuite le désert ?

Ce sont des degrés de notre désir commun, dans lesquels nous avons traversé différentes étapes dans nos relations. Maintenant, nous entrons dans une relation appelée Yashar El, uniquement orientée vers le don mutuel. Nous devenons semblables à la Shekhina (Divinité), à l’Assemblée d’Israël, avec tous nos désirs dirigés droit vers le Créateur (Yashar El), directement vers le don et l’amour mutuel, où nous découvrons la qualité commune de don appelée « la révélation du Créateur aux créatures ».

Il est écrit que le Créateur n’apparaît qu’en terre d’Israël, dans un désir dirigé uniquement par l’équivalence de forme. Lorsque nous sommes dans un état d’amour et de don mutuel les uns envers les autres, nous découvrons cette force commune dans la Nature, et elle nous apparaît.

La force commune qui apparaît en nous est appelée « la conquête de la terre » car à ce moment nous pouvons pénétrer dans nos égos avec la qualité de don et commencer à conquérir tous nos désirs. Nous pouvons commencer à les placer sous le gouvernement du don mutuel et de l’amour mutuel. Nous combattons progressivement toutes les nations, c’est-à-dire nos propres pensées et désirs qui se révoltent contre le lien et la garantie mutuelle, contre l’unité entre nous. Une fois ces désirs triés, nous les séparons de la Kedousha (sainteté).

Ceci est le thème principal de la parasha. En nous se trouvent plusieurs types de désirs, appelés « minéral », « végétal », « animal » et « parlant ». Nous les corrigeons du « plus facile » au « plus difficile ». La liste des lois devant nous nous indique comment les distinguer et comment effectuer des examens et corrections. Ce sont les règles concernant la Kashrout dans le minéral, le végétal et l’animal, et elles nous montrent comment distinguer les relations entre les humains.

La préparation à ce processus a déjà été réalisée par la lumière de 'Hokhma. Nous l’avons faite dans le désert, c’est-à-dire dans l’état de « désert » en nous, par la lumière de 'Hassadim. À présent, nous nous corrigeons à travers la lumière de 'Hokhma. Nous passons du degré de Hafetz 'Hessed (désirer la miséricorde), qui est « Ce que tu hais, ne le fais pas à ton prochain », et entrons en Eretz Ysrael, degré de « Aime ton prochain comme toi-même ». Ce sont les deux étapes menant à la correction.

Nous examinons tous nos désirs pour voir s’ils sont une bénédiction ou une malédiction. Si une personne est dans l’amour de soi dans ces désirs, ce sont une malédiction car rien de bon n’en sortira. Cependant, si on les corrige, la promesse est que l’on sera toujours en équivalence de forme dans ces désirs, en proximité avec la force supérieure, la force commune, et qu’aucun mal n’arrivera à cette personne.

Même aujourd’hui, si nous voulons vivre en Israël en sécurité et prospérité, avec une répartition juste, nous ne pouvons y parvenir qu’en corrigeant nos désirs égoïstes, uniquement à travers l’amour mutuel. Si nous commençons à nous connecter, nous ressentirons immédiatement qu’il y a une force parmi nous qui met les choses en ordre. Personne ne comprend comment le faire, mais nous avons la Torah et nous pouvons établir cette connexion et être un exemple pour le reste du monde.

Nous devons comprendre cela et effectuer ces corrections. Ce sont les corrections des trois ans d’Orla (fruit incirconcis), des sept ans de Shmita (remise), et du Yovel (jubile, cinquantième anniversaire), ainsi que les règles de la Kashrout à différents niveaux — prophètes et prêtres. Tous expliquent comment nous devons organiser les choses en nous pour détruire l’idolâtrie que nous voyons autour de nous et en nous lorsque nous nous prosternons devant d’autres buts que l’amour des autres et l’établissement de notre Temple.

Apporter une offrande est aussi lié à la correction. Le mot Korban (offrande/sacrifice) vient du mot Karov (proche), ce qui signifie se rapprocher de la qualité de don, du Créateur. La Ketoret (encens), venant du mot Maktir (couronner), nous rapproche de la Kedousha (sainteté), du don aux autres. Nous devons comprendre que Kedousha et Touma’a (impureté) sont l’amour des autres et son contraire.


Questions et Réponses

Quelle est la bénédiction et la malédiction de notre génération ?

Cela n’a pas changé à travers les âges. La Torah est éternelle, depuis la création du monde, depuis la création de toute la réalité, depuis le monde de Ein Sof (Infini), à travers tous les mondes jusqu’au déroulement de notre réalité actuelle. Aujourd’hui, nous devons revivre l’histoire et remonter vers le monde de Ein Sof, non pas avec nos corps physiques, mais avec notre esprit, notre conscience.

Cela ne peut se produire qu’en corrigeant notre désir égoïste, qui a été créé ainsi dès le départ, comme il est écrit : « J’ai créé le mauvais penchant. » La correction signifie parvenir à l’amour des autres grâce à l’ohr supérieur, la force supérieure. En fait, c’est l’ensemble du travail de la Kedousha (sainteté), le travail des offrandes, qui rapproche de cette force, en nous permettant de toujours savoir où nous ne sommes pas encore corrigés.

Lorsque nous lisons la Torah, nous voyons que nous faisons constamment des erreurs, comme dans le désert et ailleurs. Presque chaque parasha répète l’histoire des enfants d’Israël qui tombent encore et encore. Cependant, nous tombons uniquement pour découvrir les désirs qui restent non corrigés et pour les amener à la Kedousha, à la correction. C’est à travers les désirs corrompus que nous parvenons à la correction, au lien entre nous.

Alors pourquoi tombons-nous aujourd’hui ? Dans quoi sommes-nous tombés à notre époque ?

Notre génération est particulière. Nous sommes arrivés à la réalisation finale, à la correction complète du monde, car le monde entier découvre qu’il est dans une situation floue et incertaine. Tous nos systèmes sont corrompus ; nous ne trouvons pas notre chemin dans ce monde parce que nous ne sommes pas en congruence avec les lois de la Nature.

La nature qui se révèle maintenant à nous est une nature intérieure. C’est une nature de don, une nature d’amour des autres, un monde global. Bien que nous continuions à nous rapporter à la manifestation de cette réalité de manière égoïste — en refusant de nous entendre avec elle, en refusant de nous connecter ou de nous unir aux autres — la réalité qui émerge nous y contraint. Elle surgit de l’intérieur, du réseau de connexions entre nous qui forme un monde global-intégral auquel nous ne correspondons pas.

C’est précisément quand nous découvrons que nous ne trouvons pas notre chemin dans le monde que la sagesse de la Kabbale apparaît. Sans elle, nous serions perdus, car nous ne comprendrions pas ce qui nous arrive. La sagesse de la Kabbale explique que nous devons parvenir à la garantie mutuelle (arvout), la loi qui nous fut donnée au pied du mont Sinaï, et que nous devons garder. Cette loi dit que plus nous ressentons la réalité comme opposée à nous, comme une réalité avec laquelle nous ne pouvons pas nous entendre, plus nous et le monde devons être corrigés.

Les corrections se trouvent dans l’unité, dans le mouvement vers la réciprocité, dans la communication, dans la congruence avec la Nature, que nous ressentirons comme bonne, aidante, soutenante, et non comme résistante ou menaçante, comme nous la ressentons actuellement. Bien que tous nos systèmes soient aujourd’hui au bord de l’effondrement, nous ressentons principalement les systèmes économiques et financiers parce que tous nos systèmes vitaux en dépendent, en particulier la nourriture dont nous avons besoin pour survivre.

La sagesse de la Kabbale nous révèle le chemin court, bon et facile. Tout ce que nous avons à faire est d’écouter, et la vie s’écoulera soudainement de manière plus fluide. Si nous nous y engageons, nous verrons combien de lumière se tient devant nous, que nous suivrons en toute sécurité, et nous goûterons à la vie.

Ceci est particulièrement vrai ici, en Israël. Nous avons une méthode. Si nous nous unissons, nous deviendrons un point focal pour le reste du monde. Tous les événements de la vie arrivent précisément pour nous dévoiler le problème que nous devons résoudre pour être sauvés. Nous devrons vraiment nous corriger dans l’unité et devenir véritablement le peuple d’Israël — connecté, uni, libéré de toutes les souffrances. Ce faisant, nous deviendrons « une lumière pour les nations ».

Est-ce contre la nature humaine de demander aux gens d’aimer tout le monde ?

Pour l’instant, nous devons commencer superficiellement. Nous devons comprendre que résoudre nos problèmes et parvenir véritablement à la terre d’Israël, dans la prospérité, la sécurité et l’abondance, n’est possible que si nous nous unissons.

« S’unir » signifie être dans la garantie mutuelle. C’est la condition que nous avons acceptée lorsque nous avons reçu la Torah au pied du mont Sinaï, et c’est aussi là où la Nature nous pousse, car c’est la loi du système intégral global qui se révèle aujourd’hui. Nous pouvons aussi apprendre cette loi de la science. Elle nous dit que nous n’avons pas d’autre choix : si nous sommes liés de cette manière, nous devons organiser nos systèmes en conséquence.

Ceci est particulièrement vrai pour nous, et ensuite pour le reste du monde. Voilà pourquoi la charité est inutile, et il en va de même pour penser que nous pouvons réussir par le travail de tel ou tel comité, en augmentant les impôts ou en payant telle ou telle somme.

Même si nous divisons le gâteau commun, nous ne réussirons pas, parce que la loi de la Nature — qui détermine que nous devons être connectés « comme un seul homme avec un seul cœur » — est contre nous.

Comment faire alors ?

Nous devons apprendre à le faire. Nous avançons par essais et erreurs, mais nous voyons que c’est possible, et en réalité assez facilement. Le seul obstacle est une barrière psychologique que nous devons franchir. Une fois que nous le ferons, cela arrivera facilement. Nous n’avons qu’à tourner un petit « bouton », comme un enfant qui appuie sur un interrupteur et met en marche une énorme machine. En effet, c’est exactement ce que nous sommes.

Cela se produira rapidement, mais seulement si nous comprenons que l’unité est la solution à tous nos problèmes. Sinon, nous recevrons de plus en plus de coups. Et de ces coups, nous apprendrons tout de même ce qu’il faut faire. Mais ce chemin est long et douloureux.

Mais il y a des problèmes dans le monde entier.

Oui, et à la fin le monde entier viendra vers nous.

En nous pointant du doigt ?

Oui, inconsciemment et même consciemment, ils le ressentiront. Ils disent déjà que nous sommes responsables de tous les malheurs du monde. Ils exigeront de nous des solutions pratiques. Alors, avant que cela n’arrive, nous devons faire connaître la sagesse de la Kabbale dans le monde entier et montrer à tous ce que signifie être « une lumière pour les nations ».

Extrait du Zohar : Et le Seigneur dit à Abram après que Lot se fut séparé de lui

« Seul le Créateur gouverne sur la terre d’Israël. Quand Israël pécha et offrit de l’encens à d’autres dieux dans la terre, la Divinité fut apparemment rejetée de sa place, parce qu’ils oignaient et brûlaient de l’encens pour d’autres dieux afin de se connecter avec la Divinité, et alors la gouvernance leur fut donnée. L’encens crée un lien afin de connecter. Ainsi, ils se nourrissaient de la Divinité et recevaient de sa gouvernance, et ensuite les autres nations régnaient, les prophètes furent annulés, et tous ces degrés élevés ne gouvernèrent plus la terre. »

Zohar pour Tous, Lekh Lekha (Va-t-en), §185

En vérité, tout dépend de savoir si une personne « invite » la force supérieure à se tenir près d’elle. La force supérieure est une force de don et d’amour qui est au-dessus de nos égos. C’est pourquoi elle est appelée « supérieure » : c’est une nature au-dessus de la nôtre. Nous devons la rapprocher un peu de nous, l’attirer selon l’équivalence de forme pour qu’elle soit en nous, et alors nous ne craindrons rien.

Quelles sont les lois mentionnées ici, comme la kashrut et la dîme ?

Elles sont toutes des corrections de la volonté de recevoir.

Le fait de suivre ces lois uniquement au niveau physique, matériel, peut-il m’apporter ces corrections ?

Non, suivre au niveau corporel ne sera d’aucune aide. C’est comme si nous voulions partager notre revenu selon nos propres calculs. Cela ne fonctionnera pas, car c’est notre cœur qui a besoin de correction, et non pas seulement nos actions avec les mains et les jambes.

Cependant, nous ne devons pas éviter les actions physiques, car elles maintiennent le cadre de la nation. C’est une certaine approche qui doit perdurer dans le peuple, mais l’essentiel est la correction du cœur. Baal HaSoulam a écrit que la Torah a été donnée aux hommes de cœur2, c’est-à-dire pour corriger le cœur, comme il est écrit : « Écris-les sur la tablette de ton cœur » (Proverbes, 3:3). Toute la Torah n’a été écrite que pour corriger le cœur.

La correction du cœur est un travail intérieur.
Le travail intérieur est tout ce qui nous est demandé : corriger le désir. Nos corps sont de la chair, et il existe différentes choses que nous pouvons faire avec elle. La chair peut sourire aux autres, alors qu’en vérité nous voulons les tuer. Nous n’avons pas besoin de ce sourire artificiel, de cette attitude superficielle envers les choses. Ce dont nous avons besoin, c’est du cœur, de la connexion des cœurs. Si nous ne le faisons pas, nous aurons de graves ennuis. Espérons donc que cela devienne plus répandu dans le peuple et que nous avancions favorablement.

Du Zohar : « Car qui est Dieu, sinon le Seigneur ? Et qui est un rocher, sinon notre Dieu ? »

« Car qui est Dieu, sinon le Seigneur ? » Tout est entre les mains du Créateur. Ce n’est pas comme il semble dans les étoiles et les fortunes, qui montrent une chose et que le Créateur change en une autre. « Et qui est un Rocher, sinon notre Dieu ? » signifie qu’il n’y a pas de peintre semblable au Créateur. Il est le peintre parfait, qui fait et peint une forme dans une forme, un fœtus dans les entrailles de sa mère, et complète cette image dans toutes ses corrections, et y insuffle une âme élevée, semblable à la correction supérieure.

Zohar pour Tous, Lekh Lekha (Va-t’en), article 328

Tout ce que nous devons faire, c’est désirer la correction. Cette force qui est au-dessus de nous, le désir global de donner, est appelée « le Créateur ». C’est Lui qui dessine en nous les images correctes. Les connexions entre nous sont appelées « Ses formes », et finalement, selon nos demandes, Il nous relie et se trouve en nous. Cela s’appelle « le Résident qui s’habille dans la Shekhina (Divinité) ».

Nous sommes la Shekhina, l’Assemblée d’Israël. Lorsque nous sommes unis, la qualité du don se trouve en nous.

Quand nous atteindrons réellement cette garantie mutuelle entre nous, découvrirons-nous alors la kashrut, la dîme et toutes ces lois entre nous ?

Lorsque nous commencerons à nous rapprocher, nous expérimenterons tout ce qui est écrit dans la Torah.

Quel est le travail du Créateur, le Temple ?

Le cœur de l’homme est appelé « une maison ». Tous les désirs de l’homme sont appelés « la maison de l’homme » ou « le cœur de l’homme ». Lorsque chacun vise au don, à l’union avec les autres, on appelle cela « sainteté ».

Est-ce un certain état d’esprit, dans lequel on fait le travail du Créateur ?

Ce n’est pas un état d’esprit ; c’est l’attitude, l’intention que l’on a envers les autres.

Cela peut-il se faire à tout moment et en tout lieu ?

Oui, bien sûr. Peu importe où l’on se trouve physiquement.

La parasha mentionne les trois Regalim (fêtes de pèlerinage), qui dans notre monde apparaissent comme les fêtes de Pessa’h (Pâque), Chavouot (Fête des Semaines) et Souccot (Fête des Cabanes).

Ce sont des degrés. Plus nous nous corrigeons, plus nous avançons dans les 125 degrés. Et plus nous avançons, plus il y a de coupures entre les degrés, comme les jours de la semaine, le Shabbat, les débuts de mois, les trois fêtes de pèlerinage, puis la Shmita, le Yovel, et ainsi de suite.

Les trois fêtes de pèlerinage, Pessa’h, Chavouot et Souccot, sont des degrés particuliers. Dans la Porte des Intentions de l’ARI, elles sont souvent mentionnées comme « grandes » et « sublimes ». Ce sont des mesures de notre connexion. Si nous travaillons et travaillons, et nous relions les uns aux autres, et que soudain quelque chose se referme, cela s’appelle un Reguel (jambe), c’est-à-dire un pas en avant. Et à mesure que nous corrigeons et rapprochons nos relations, nous atteignons une nouvelle étape.

Les trois étapes sont NH"Y, HG"T et HB"D, ou Ibour-Yenika-Mo’hin (conception-allaitement-maturité). Nous les étudions dans la sagesse de la Kabbale. C’est ainsi que nous avançons jusqu’à construire entre nous un Partzouf complet, appelé « Adam » (homme), qui est Domeh (semblable) à la qualité complète du don, qui est le Créateur.

L’état d’Eretz Israël est-il un absolu, ou reste-t-il encore du travail à y faire ?

Selon cette parasha, nous avançons maintenant vers la terre d’Israël et devons corriger tous nos désirs par la lumière de 'Hokhma. Travailler dans la terre d’Israël n’est pas simple. Cela ne se fait pas en une seule fois, mais c’est plutôt un long processus.

Peut-on comprendre à partir des Regalim que nous travaillons sur l’union, mais que nous ne voyons aucun résultat jusqu’à ce qu’un nouvel état apparaisse soudainement, et que ce soit le pas suivant en avant ?

Oui.

Est-ce un Reguel ?

Un Reguel est la fin de tous les stades précédents. C’est lorsqu’une personne s’arrête, comme si elle faisait halte, et continue ensuite vers la période suivante.

Comment la dîme est-elle liée à tout cela ?

La « dîme » signifie un dixième de Malkhout. Malkhout est la dixième Séfira dans toute notre structure. Nous avons des désirs appelés Keter, 'Hokhma, Bina, 'Hessed, Guevoura, Tifferet, Netzakh, 'Hod, Yessod et Malkhout. Malkhout est la dixième, mais puisque nous ne pouvons pas la corriger, nous la transmettons en donnant une dîme (dix pour cent), et cela constitue sa correction.

À qui la donnons-nous ?

Au peuple, au Temple. La maison est plus que le cœur de l’homme. Beit haMikdash (la Maison du Temple) est entièrement à l’extérieur de nous. Elle est dans nos connexions avec les autres, dans nos désirs envers les autres, et nous y consacrons Malkhout.


1 Les lois de la Kashrout définissent ce qui est kasher, c’est-à-dire permis à la consommation ou pour la préparation de la nourriture, l’habillement, et d’autres domaines de la conduite humaine.

2 « Introduction au livre Panim Meïrot Oumaspïrot ».